Accouchement naturel : quelques recommandations pour apprivoiser la douleur
La grossesse est une période à part dans la vie d'une femme. Elle est ponctuée à son paroxysme par la naissance du bébé, mais aussi la naissance d'une maman et d'un papa (s'ils n'étaient pas encore parents). Beaucoup de futures mamans appréhendent l'accouchement, souvent à juste titre parce qu'elles sont mal informées et mal accompagnées. Pourtant, si on apprend à "faire corps" avec les contractions et à gérer la douleur avec sérénité, l'accouchement peut réellement se transformer en moment magique où "mettre au monde son enfant" prend tout son sens.
Voici quelques recommandations pour vous aider à mieux gérer la douleur et à enfanter dans la joie ; ce sont-là les recommandations d'une maman qui a accouché naturellement il y a 4 ans, mais aussi d'une naturopathe et d'une élève doula (je suis tout ça en même temps :) Je garde un souvenir magique de mon accouchement et j'espère que ces quelques lignes pourront vous y aider aussi !
Les considérations d’ordre psychologique
- N’oubliez pas que votre corps est fait pour enfanter. Des millions de femmes avant vous ont enfanté naturellement, et continueront à le faire après vous. Pensez que vous faites partie d’une grande communauté de femmes fortes et de mères épanouies ! Vous êtes puissante, vous pouvez le faire ! Vous ressortirez de cette expérience avec une force incroyable qui vous suivra toute votre vie.
- Considérez la douleur comme une amie qui vous guide ; elle vous permettra de trouver naturellement les positions qui vont vous aider à faire descendre le bébé. La douleur à un but dans l’accouchement, elle ne sert pas à rien ; elle est au contraire très utile. Il faut apprendre à l’apprivoiser et à vous laisser guider par elle.
- Ne luttez pas contre la douleur ; laissez-vous emporter et lâchez prise afin que votre corps (à travers les hormones) fasse naturellement son travail. Si vous vous crispez face à la douleur, les hormones sécrétées vont bloquer l’accouchement au lieu de le favoriser. En acceptant les contractions comme des grandes vagues qui aident votre bébé à naitre, vous favorisez les hormones qui vont permettre de ramollir le col et d’aller vers la dilatation complète plus rapidement. Autrement dit, faites équipe avec votre corps, ne luttez pas contre lui. Après dilatation complète du col, votre corps se mettra normalement à pousser « tout seul » avec le bébé… Faites confiance à votre corps.
- Pensez positif et faites circuler l'amour… De nombreuses sages-femmes témoignent du fait que le col de l'utérus des futures mamans s’est ouvert rapidement par exemple lorsque celles-ci disaient tout haut « je veux m’ouvrir pour que mon bébé naisse » plusieurs fois d’affilée… Parlez aussi à votre bébé et encouragez-le ! Vous faites le travail ensemble, c’est le moment de lui faire savoir que vous l’accompagnez et que vous l’aimez ! Si votre conjoint est avec vous, étreignez-vous et embrassez-vous pendant l'accouchement ; cela détend les muscles et facilite aussi la naissance (quand c'est fait avec amour et sincérité bien sûr !).
- Faites de la visualisation, imaginez-vous comme une fleur qui s’ouvre pour laisser passer votre bébé. Imaginez votre bébé descendre et votre col s’ouvrir pour le laisser passer en douceur. Cette visualisation est souvent très efficace et permet au corps de « faire ce que le cerveau lui a dit » !
- Méditez, restez dans votre bulle. Yoga, sophrologie, chant périnatal, méditation, etc. Toutes les techniques apprises pendant la préparation à l’accouchement seront utiles pour vous permettre de mieux gérer votre respiration et de rester dans votre bulle. En restant concentrée, vous subirez moins la douleur et vous serez mieux en mesure d’accepter les vagues de contractions qui se succèdent.
- C’est bien quand vous craquez ! Le moment critique où vous allez dire que vous n’y arrivez plus, que vous allez mourir, ou demander la péridurale, est souvent le moment où votre mental craque et votre corps va reprendre le dessus. Le corps a mis le mental K.O., et vous êtes obligée de lâcher prise, vous n’avez plus la force de lutter. C’est souvent là que votre corps peut finir le travail « tout seul », sans être entravé par votre mental. Mais il est souvent nécessaire d’être bien accompagnée pour passer ce cap difficile…
Les considérations d’ordre logistique
- Ayez un lieu le plus intime possible pour l’accouchement, faites-y votre nid, créez un univers de sérénité dans lequel vous vous sentez à l’aise. Cela peut inclure des photos, des odeurs (huiles essentielles par exemple), des musiques qui vous inspirent/vous apaisent, etc. Préférez un endroit avec des lumières tamisées si possible.
- De préférence, ne laissez entrer dans votre lieu d’accouchement que les gens en qui vous avez confiance et avec qui vous vous sentez bien. Si une sage-femme vous a suivie pendant votre préparation, demandez à l’avoir avec vous pour l’accouchement. Si vous avez fait appel à une doula de naissance, vous serez bien entourée. A l’inverse, l’intrusion dans la chambre de personnes non désirées par la maman peut arrêter le travail, donc n’hésitez pas à vous exprimer sur ce point si vous n’êtes pas à l’aise.
Les considérations d’ordre physiologique
- Respirez, respirez, respirez… C’est le moment de mettre en pratique tout ce que vous avez appris pendant la préparation à l’accouchement. La respiration vous permettra de naviguer avec les contractions sans vous laisser complètement dépasser. Pensez que chaque contraction n’est vraiment douloureuse que quelques secondes à son paroxysme, et cela ne représente donc que 5 ou 6 minutes de douleur à gérer pendant chaque heure. Beaucoup plus supportable quand on y pense comme cela, n’est-ce pas ?!
- Relâcher vos muscles entre les contractions, le visage, les fesses, les cuisses, le ventre, etc. Lors des poussées, vous pouvez aussi souffler entre vos lèvres comme un cheval ou un dromadaire ; cela détend les muscles du col et favorise ainsi la dilatation et le passage du bébé. Vocalisez aussi fort que vous le souhaitez ; faire des sons graves facilite souvent l’accouchement, et les vocalises en général permettent de relâcher les tensions.
- Bougez, bougez, bougez ! Pour limiter les douleurs et aider votre bébé à descendre, utilisez le ballon, marchez, changez de positions souvent, allez aux toilettes, pendez-vous à votre mari ou à la personne présente dans la salle d’accouchement avec vous (ou à votre lit). Suivez votre intuition !!
- Reposez-vous ! Entre deux contractions, reprenez les techniques apprises pendant la préparation à l’accouchement pour vous apaiser/reposez, et faites des micro-sommeils si vous le pouvez.
Et la naturopathie…
- Faites-vous masser avec des huiles essentielles pour diminuer les douleurs et accélérer l’accouchement. Massage des reins, du bas du dos, des cuisses, seront très appréciés au fur et à mesure que le bébé descend. Vous pouvez aussi, si c’est possible, faire diffuser des huiles essentielles dans la salle d’accouchement (par exemple orange douce et lavande fine pour vous aider à vous apaiser). Voir l'article précédent sur l'usage des plantes pour l'accouchement.
- Misez sur l’homéopathie pour limiter les douleurs et accélérer l’accouchement. Je vous donnerai davantage d'informations sur ce point dans un prochain article.
- Utilisez la chaleur et l’eau si vous le pouvez. Une bouillotte chaude sur le bas du dos atténuera souvent la douleur et vous décontractera, facilitant ainsi le relâchement des muscles et la descente du bébé. Si vous en avez l’opportunité, prenez un bain chaud pour vous détendre. Cela peut se faire avant d’aller en clinique, ou bien dans la clinique-même, si elle est équipée pour cela.
- Hydratez-vous, et reprenez des forces ! Si on vous y autorise, mangez des collations nutritives mais légères. Sucez des glaçons de tisane de framboisier, ou des tranches d’orange par exemple. Si possible, buvez à petites gorgées une infusion de clou de girofle pendant l’accouchement.
- Si vous vous sentez dépassée émotionnellement et que vous allez craquez, utilisez le remède Rescue des Fleurs de Bach. Si vous l’avez en spray, vous pouvez faire deux « pschitt » sous la langue toutes les 15 minutes jusqu’à ce que votre mental s’apaise.
- Pour éviter les déchirures du périnée, massez-vous le périnée avec de l’huile de germe de blé ou d’onagre pendant les trois semaines avant terme, mais aussi et surtout pendant l’accouchement lui-même. Votre sage-femme ou doula pourra vous aider à faire cela si votre conjoint n’est pas motivé ou présent.
Avec toute mon amitié ! Et n'oubliez pas : la nature vous donne le meilleur d'elle-même pour votre santé ! Profitez-en !
Attention : Les conseils prodigués dans cet article ne vous dispensent pas de consulter un naturopathe certifié et/ou votre gynécologue/safe-femme. Pour faire le diagnostic, veillez à avoir toujours recours à votre médecin.